C’est depuis le 27 janvier 2022 qu’est décédé l’artiste musicien Kas Kasongo à l’hôpital de l’Amitié Sino-Congolaise de N’djili. Si le défunt s’est évertué de son vivant à porter haut l’étendard de la diversité culturelle kwangolaise, un autre digne natif de la province du Kwango, en l’occurrence Valentin Mitendo Mwadi Yinda, lui rend un juste retour d’ascenseur. Samaïs Valentin Mitendo, ancien ministre provincial de l’intérieur du Kwango, député honoraire et surtout éminent dramaturge et actuel directeur de la Compagnie Théâtre des Intrigants s’est donc armé de sa plume pour se fendre d’une ode éplorée à la mémoire de l’illustre disparu en termes qui suivent.
Kasongo
La météorite culturelle s’en est allée, laissant un bruit assourdissant là où elle a atterri suivie d’une vraie traînée de poussière sur son passage, une poussière exceptionnelle, audible dans les cafés, dans les bars, dans les lieux des funérailles… Des éclats des pierres comme Sisa Bidimbu, lui ont échappé de la bouche, et d’autres ont suivi parfois sans droit d’auteur. Des éclats qui ont fait et font le bonheur de des certains criminels politiques.
Il s’en est allé celui que l’Agence Culturelle Afrique Patrimoine a officiellement présenté au public et à tout l’espace Lunda à L’hôtel Venus en présence du Dircab du Président Kabila, de tous les dignitaires de l’espace Lunda conduits par l’Honorable, aujourd’hui Gouverneur du Lwalaba Muyej Mangaz.
Il a fait danser et chanter les fils de la Musumba.
Révélateur de certains faits cachés et ou enfouis dans notre oubli, il nous a dit ce que signifie Popokabaka, ce que veut dire calebasse.
Sur ton trône musical Kasongo, tu t’asseyais, tu pontifiais, tu enseignais, tu blâmais nos égarements…Tu étais prophète. C’est après ce grand voyage que les sourds et les incrédules vont se réveiller. Ils regarderont le Ciel, ils n’y verront que du feu, ils tendront l’oreille, seul l’écho sur des boîtes métalliques répondra.
Même ton chasse mouche refusera de se rendre flexible.
Là, tu auras déjà franchi la grande Muraille.
Abdou Anta Ka, ancien conseiller culturel du Président Senghor disait « On ne meurt pas chez-nous, nos femmes suspendent leurs colliers sur des arbustes »
Son parent Birago Diop nous l’enseigne » les morts ne sont pas morts… »
Il meurt certes, il laisse un trésor, il laisse une histoire, il laisse une progéniture
Tends ta main, ouvre ta bouche, dis-lui merci…
Il a brisé les chaînes de la honte d’être yaka
Il allumé les flammes de notre identité
Il a vaincu les insultes et les clichés
Il a ouvert la porte de la dignité
Merci Mwana Uta!
Hon. Mitendo