Depuis le jeudi 30 juillet dernier Emmanuel Keita, chef du secteur sud du parc des Virunga confirme la naissance d’un gorille femelle. L’heureuse mère, Maheshe qui en est à sa troisième maternité vient donc de porter à 9 les statistiques de nouvelles naissances au sein de la population des gorilles de cette aire protégée. Maheshe nous renvoie donc à l’emblématique Mukumbusu, Gorille de Grauer (gorilla beringei graueri) un silverack dont l’effigie barrait le billet de 50000 Zaïres dans les années 90, mais qui fut malencontreusement abattu en 1992, sa tête fut vendue pour 200$ us. La mort du mukumbusu entraîna la délocalisation et la désintégration progressive de la famille.
Il faut noter que la naissance de l’enfant Maheshe annoncée solennellement le 31 juillet à l’occasion de la célébration de la journée mondiale des rangers (écogardes). Une façon de dire que la vie ne saurait être annihilé par des actes de braconnages récurrents qui écument nos aires protégées du fait des braconniers véreux, des groupes armés et des populations locales insuffisamment informées. Nous avons encore frais à l’esprit l’embuscade meurtrière des 17 écogardes du parc des Virunga le 24 avril dernier. Il faut dire que les 700 vaillants « soldats des parcs » des Virunga et les milliers d’autres qui assurent la protection des espèces animales et végétales n’ont pas aussi échappé au train des mesures restrictives tributaire de la covid-19, et, aussitôt levé l’état d’urgence, nos aires protégées viennent d’adopter une distanciation sociale de 15 mètres pour des vagues de 20 personnes au maximum pour chaque activité dans toutes les aires protégées.
Malgré toutes ces épreuves, nous espérons vraiment que le sourire reviendra. Comme le soleil. Comme la naissance chez les Maeshe. Comme ces déhanchements chaloupés des écogardes de Kahuzi-Biega en marge de la célébration de Journée Mondiale leur dédiée.
Freddy Kabeya