Depuis la semaine dernière, le parc national de Kahuzi Biega s’est doté d’un puissant drone pour la surveillance de la déforestation.
En effet, des études convergentes sur les facteurs actuels et futurs de la déforestation et de la dégradation des forêts ont mené à un consensus national en 2012. Ce consensus a été confirmé dans la Stratégie nationale REDD+ adoptée par le Conseil des ministres la même année. La seule étude quantitative et spécifique à la RDC réalisée à ce jour montre que l’accroissement des activités de subsistance (agriculture sur brûlis et récolte de bois de chauffe) est la principale cause directe de la déforestation et de la dégradation des forêts, qui sont donc étroitement corrélées avec la répartition géographique de la population. La RDC enregistre la troisième plus forte croissance démographique en termes absolus (la population actuelle de 80 millions d’habitants devrait atteindre 120 millions en 2030, près de 200 millions en 2050 et près de 380 millions en 2100). Déjà touché par une forte insécurité alimentaire, le pays occupe la 107e position sur 113 dans l’Indice global de la sécurité alimentaire. L’accroissement de sa population entraînera une hausse des besoins en nourriture, en logements et en combustibles.
Et, le parc National de Kahuzi Biega constitue une vaste étendue de forêt tropicale primaire. C’est à ce titre que cette dotation d’un simple drone, dirait-on, revêt à nos yeux un caractère symbolique à l’image de ce combat majeur contre une déforestation qui se présente à nous tel un monstre à plusieurs têtes.
Situé à l’ouest du Lac Kivu près de Bukavu, principalement dans la province du Sud-Kivu mais aussi au Nord-Kivu et au Maniema avec sa partie septentrionale et notoirement connu pour sa population de gorilles de montagne, Kahuzi Biega et est dominé par deux volcans éteints spectaculaires, le Kahuzi et le Biega. Créé en 1970, ce parc fait partie de la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1980 et depuis 1997 est inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril.
C’est ainsi que cette expérimentation de drone pour la veille sécuritaire du parc pourra inciter les autorités à étendre ce dispositif vers d’autres aires protégées, pourquoi pas à continuer d’innover dans la gestion au quotidien de nos ressources.