La campagne un portager chez soi est lancée le vendredi 26 février au siège de la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC).
La direction de programme environnement agriculture pêche et élevage (DNPEAPE) de la NSCC qui initie ce programme entend aligner une série de sensibilisations pratiques à travers les écoles par l’instauration des jardins scolaires, mais aussi dans des églises, mais aussi à travers les radios communautaires et les réseaux sociaux.
Planter n’est pas un geste mécanique d’aligner une semence derrière une autre mais plutôt un assortiment de principes prenant en compte les spécificités du sol, des saisons, la fréquence des cultures et tout un tas des paramètres. Conscients de tous ces défis complexes les experts agropastoraux de la DNPEAPE sillonneront nos ménages avec un catalogue pratique extrêmement simplifié, un peu « light » comme le dirait une terminologie en vogue afin de permettre au citoyen lambda de s’en sortir seul et rapidement. L’objectif principal de cette campagne étant avant tout d’instaurer une dynamique de portager dans chaque ménage tout en proposant des pistes de production durable de moyens de subsistance. Constituer un apport en fruits et légumes frais dans les ménages, requalifier des espaces résiduels au cœur des parcelles d’habitation, constituer un apport économique pour les familles à revenus modestes et recycler les plastiques dans le jardin, tels sont les autres objectifs poursuivis dans cette quête.
Nous le savons tous, le grand paradoxe congolais c’est d’avoir les pieds dans l’eau et de se plaindre d’avoir soif. Nous occupons une terre arable toutes les saisons, mourir de faim ou sous manger devrait être vu comme insulte au Bon Dieu. L’un de constats amères que la consommation d’aliments peu sains est un problème majeur de santé publique. Mais, en jardinant, les ménages redécouvrent la diversité alimentaire.
Bien que le contexte mondial de la pandémie de covid-19 peut être partie de l’initiation de cette campagne, mais les donnes transversales laissent voir que l’insécurité alimentaire ambiante a toujours tué des centaines de milliers des congolais chaque année. D’où le côté utilitaire et indéfiniment lié au quotidien de chacun de nos ménages.
Un autre défi à peine voilée d’ « un potager chez soi » c’est de briser les stéréotypes genre qui présentaient cultiver dans le ménage comme une activité exclusivement féminine, sans effort la DNPEAPE nous démontre combien ça concerne le papa, la maman et l’écolier. La boucle est bouclée : on redonne donc la parole à la famille, cellule de base de toute nation. Tous les espoirs sont donc permis. Jardiner ne se réduira plus à l’arrosage de ses fleurs le dimanche matin, pour le papa. Ni à repiquer négligemment sur une motte de terre les boutures des matembele de la veille, pour la maman. Ni encore moins pour l’enfant à cueillir ou à mimer machinalement papa ou maman. C’est désormais un geste hautement engagé. Ce n’est ainsi que chacun goûtera au bonheur suprême de manger les mets sortis de sa propre culture ou achetés chez le voisin.
Le premier débouché des produits issu du potager familial c’est d’abord la maisonnée, et comme la quantité sera toujours considérable les ménages peuvent donc s’organiser à les déverser sur les marchés locaux ou auprès des abonnés ou voisins. Ou tout simplement s’organiser en réseaux de vente en ligne bien référencée et supervisée par les experts de la DNPEAPE qui aviseront à temps les virtuels clients que dans telle ou telle autres périodes un certain lot de produits frais seront disponibles et d’anticiper ainsi les ventes.
Le proverbe avait dit juste : « celui qui a planté un arbre avant de mourir n’a pas vécu inutilement. »
Freddy Kabeya