En marge d’une commémoration citoyenne le mardi 16 février dernier au Centre d’Etudes Pour l’Action Sociale (CEPAS, Tantu Mey s’est fendu d’un réquisitoire sans complaisance vis-à-vis de toute la classe politique congolaise. En effet le député honoraire et ancien ministre des Transports et Voies de Communication du dernier Gouvernement de Mzee Laurent-Désiré KABILA a toujours été de tous les mouvements sociétaux depuis la fin des années 80. C’est en tant que rescapé des atrocités de 16 février 1992 qu’il s’est permis de tancer ainsi l’actuelle classe politique.
Tantu Mey a d’abord brossé le profil des manifestants dupés : « si les marcheurs qui sont généralement constitués des étudiants, des chômeurs, des enseignants, des fonctionnaires, des policiers et autres doivent continuer de servir de marchepieds pour nos partenaires des partis politiques, qui pendant la marche : Nous sommes tous ensemble. Aux résultats, ils mettent les acteurs de la société civile de côté et les obligent à passer par leurs partis politiques et leurs regroupements pour avoir du travail.
Il n’est pas nécessaire d’être dans un parti politique pour bien vivre
La position du député honoraire a été sans équivoques : « Nous disons : Non ! Il est injuste, qu’après des marches collectives, plusieurs, de 92 à ce jour, les acteurs des partis politiques s’arrangent pour obliger les jeunes gens à intégrer leurs partis politiques, regroupements politiques pour avoir du travail. Et il n’est pas nécessaire, d’être nécessairement dans une fonction politique pour bien vivre. »
De ce que doit faire l’UDPS
Poursuivant dans sa lancée, Tantu Mey a nommément indexé le parti au pouvoir pour l’inciter à se démarquer des pratiques usuelles des tenants des pouvoirs congolais : « Ce que l’on devrait faire, comme aujourd’hui, le parti politique étendard pendant la CNS est au pouvoir, ce qu’il doit faire, c’est organiser pour que l’étudiant, le fonctionnaire, l’enseignant, le policier, pour que chacun d’eux vivent bien là où il est. Tout le monde ne va pas nécessairement accéder aux fonctions politiques pour bien vivre. Depuis la CNS jusqu’à ce jour tout le monde se revendique de l’opposition. Et quand les dirigeants des partis politiques accèdent au pouvoir ils font pires, si pas autant que ceux qu’ils ont combattu. Les acteurs des partis politiques, mobutistes étaient devenus tshisekedistes pendant la CNS, Laurent Désiré Kabila, à l’arrivée de l’AFDL, joséphistes-kabilistes avec Joseph, aujourd’hui ils sont tous des fatshistes, donc tous passent d’un chef de l’Etat à un autre. Leur préoccupation est toujours d’avoir le travail au gouvernement, dans les entreprises, etc. Comme si le travail était l’exclusivité des partis politiques : Non ! Nous demandons au chef de l’Etat dont le parti est l’émanation d’une longue opposition de plus de 37 ans de répondre à toutes les revendications dont l’UDPS a été parmi les moteurs pendant la marche de 16 février 1992.
Le temps n’est plus aux revendications de la part de la fille aînée de l’ancienne opposition
Et Tantu Mey de poursuivre, plus cinglant : « Ce n’est plus le moment des revendications, mais nous attendons les résultats du social, de la démocratie, de l’Etat de droit, dans les actes, maintenant que, un des plus vieux partis qui avait créé l’Union Sacrée de l’Opposition Radicale, dont nous étions membre, et aujourd’hui vient de créer, l’Union Sacrée pour la Nation ; donc, de l’Union Sacrée de l’Opposition Radicale à l’Union Sacrée pour la Nation, c’est toujours le même parti. Nous pensons qu’elle a toute l’expérience, elle connait tous les problèmes des congolais, on n’a plus rien à lui apprendre, nous attendons les résultats. Les marcheurs sont pris comme des chiens de chasse, comme des escaliers pour les dirigeants des partis politiques. C’est pour cela que nous, nous ne sommes membre d’aucun parti politique. Nous avons une organisation des forces indépendantes de la société civile, et nous invitons les jeunes à ne pas aller dans des marches, dans des conférences organisées des acteurs des partis politiques qui demain vont les oublier »
Propos recueillis par Freddy Kabeya