Selon certaines images publiées sur le Web congolais, le Rwanda infiltrerait la RDC à travers un pont illégalement jette sur la rivière Ruzizi. Cela alors que les récentes agressions des rebelles de M23 ont alimentées les tensions entre la RDC qui accuse, preuve à l’appui le Rwanda d’appuyer les forces négatives ci-avant indexées.
Au cours de l’émission « Les dessous de l’infox » diffusée par la Rfi ce vendredi 10 juin, la journaliste camerounaise Monique Ngo Mayag de l’AFP Factuel essaie à sa manière de démonter cette information de pont illégal en recourant au vice-gouverneur du Sud-Kivu, Marc Malago ainsi qu’à Matabaro Migabo, le chef de groupement de la chefferie de Kamanyola où est érigé le fameux pont.
Les faits. Le pont érigé entre 2014-2015 par l’entreprise rwandaise Sebulikoko est un ouvrage effectué dans le cadre de facilitation de la mobilité des ingénieurs et transports des matériels lors de la construction du barrage hydroélectrique Ruzizi III lancé en 2011 entre la RDC, le Rwanda et le Burundi sous financement entre autre de l’Union Européenne et de la Banque Africaine de Développement. Ce projet porté par Electricité des Grands Lacs (EGL), institution spécialisée de la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL).
La zone du projet se trouve au Sud-ouest du Rwanda et à l’Est de la RDC, entre le Lac Kivu et le Lac Tanganyika. L’aménagement de cette centrale hydroélectrique de Ruzizi III se situe sur la rivière Ruzizi, frontalière entre la RDC et le Rwanda. La vallée de la Ruzizi est très encaissée et présente une dénivellation d’environ 500 m entre les plateaux et le fond de la vallée.
En amont, à sa sortie du Lac Kivu, la rivière Ruzizi fait frontière entre deux villes que sont Kamembe/Cyangugu au Rwanda (District de Rusizi) et Bukavu en RDC, capitale de la Province du Sud Kivu. En aval, à la sortie de la vallée, la rivière Ruzizi fait frontière entre Bugarama (District de Rusizi, Rwanda) et Kamanyola (RDC). A partir de ces villes, la vallée de la Ruzizi s’élargit pour donner naissance à une plaine alluviale (la plaine de l’Imbo) qui s’étend jusqu’à Bujumbura (Burundi) et Uvira (RDC) où elle se jette dans le Lac Tanganyika par un delta marécageux.
Le site d’implantation de l’ouvrage de retenue se trouve à environ 10 km en amont de Bugarama/Kamanyola, alors que celui de la centrale hydroélectrique se trouve respectivement à 5 et 6,5 km en amont de ces deux localités.
En RDC, située dans la province du Sud Kivu, la zone du Projet est comprise dans le Territoire de Walungu, Groupement de Kamanyola (chef-lieu Kamanyola) et Groupement de Karhongo (chef-lieu Nyangezi).
Au Rwanda, La zone concernée par le Projet Ruzizi III est comprise dans le District de Rusizi qui est l’un des 7 Districts de la Province de l’Ouest.
Au Burundi, la zone concernée par le projet Ruzizi III est comprise dans la Province de Cibitoke située au Nord- Ouest du pays.
Si ce projet de près de 11 millions de dollars n’a pas pu arriver à terme, est-ce que le seul fait de de démolir le côté illégal du pont dispenserai-t-il de toute suspicion liée aux autres usages pervers de l’ouvrage ?
Espérons qu’ériger des ponts l’emportera sur l’option « dresser » des murs entre des pays voisins qui cohabiteront vraiment sans faux semblants