Lors d’un entretien accordé à notre rédaction, l’architecte Junior Mbala Nsoki étale sa vision sur les enjex vitaux de la population de Kimbanseke qu’il entend fédérer au sein de la fondation qui porte son nom.
Chaque fois qu’il me prend d’aller méditer dans mon lieu habituel de retraite, une inscription reprise sur un écriteau n’a jamais cesser de m’interpeller. Il s’agit d’une sentence du poète Eduardo Galeano qui dit ‘Beaucoup de petites gens, dans de petits lieux, faisant de petites choses, peuvent changer le monde’. C’est ainsi que je me suis dit, pourquoi ne pas offrir une plateforme qui pourrait fédérer toutes les âmes qui partagent le même élan que moi pour ma commune de Kimbanseke. C’est vraiment là l’essence intime de notre fondation.
Pourquoi alors Kimbanseke. ?
Bien que, comme tout congolais authentique Junior Mbala reconnait avoir des origines du fait de ses ascendances parentales, il ne cesse pourtant de revendiquer ses origines contextuelles à Kimbanseke où il est né, où il a fait toute sa scolarité avant d’aller s’hiberner pour des commodités de transport aux alentours de l’IBTP (Gombe) où il a passé toute sa vie estudiantine. Et, quand 11 ans plutôt il a fini ses études il est rentré prendre épouse dans sa terre d’enfance, Kimbanseke. Et, étant de métier libéral il continue de vivre en permanence cette dualité d’adresse qui l’oblige donc à venir « investir » à Kimbanseke.
Une opportunité d’épanouissement professionnel et humain
Junior Mbala voit dans sa fondation éponyme une réelle opportunité d’épanouissement pour les milliers voir les plus d’un millions habitants de sa commune de Kimbanseke. 4è commune la plus vaste de la ville-province de Kinshasa, Kimbanseke est la plus peuplées de toutes communes de Kinshasa, alignant autant de population que le Gabon. L’un de grand défi qui ronge la commune étant l’enclavement, malgré des multiples projets de désenclavement avortés. Et l’oisiveté des jeunes qui constituent le gros de cette population virent bien souvent à la délinquance notoire y prévalant, qui, associée à la précarité ambiante des ménages marque négativement les esprits bien souvent quand on parle de cette commune.
S’appuyant sur son expérience professionnelle, qui de l’époque de ses jobs estudiantins à son statut actuel en tant d’entrepreneur, Junior Mbala Nsoki a eu un grand mal pour briser son mur d’humilité de reconnaitre avoir donné du boulot à près d’un demi-millier de jeunes de Kimbanseke. Encore étudiant-travailleurs il ramenait des camions pour venir recruter des jeunes dans la cité pour les amener dans les différents chantiers. Présentement, au sein de son entreprise il prend en stage régulièrement plein de jeunes de son Kimbanseke. Et, sans les citer il avoue que certains sont aujourd’hui de grands responsables. C’est donc répondant à l’appel de pied de cette classe des gens que Junior Mbala a finalement mis en place sa fondation : pour mieux structure l’appui à apporter à ceux qui en ont besoin.
Selon lui, un jeune qui a passé une journée exténuante, comme le sont les journées en chantier, de retour chez lui n’aurait aucun instant de nourrir des noires idées d’aller se livrer au kuluna ou autres travers.
Solidarité pour le développement humain et social
S’appuyant sur son passif d’encadreur de jeunes, Bilenge ya Mwinda et autres, Junior Mbala se dit puiser dans ce suc suffisamment d’énergie pour pouvoir croire que le changement dont il rêve ne sera pas seulement matériel. Pour ce il compte sur le concours de tous pour conduire à bien le destin de sa fondation. En passant il nous gratifie de la « philosophie de colobri », citation cher au ministre Guy Loando. Il y a eu feu de brousse et chaque animal se sauvait à qui mieux mieux. Mais, contrairement à la meute qui se sauvait, le colibri, s’en allait, de son bec minuscule et de son minuscule gosier alla plutôt, du point d’eau le plus proche puiser de minuscules quantités d’eau qu’il venait lancer contre les flammes. Moqueurs les autres animaux s’en prirent au colibri pour son initiative qui, à coup sûr n’allait pas aboutir. Et la réponse du colibri fut : je préfère entreprendre et déployait tout ce qui est en mon pouvoir pour tenter tant soit peu d’enrayer le désastre plutôt d’assister veulement et passivement à la décadence de mon milieu.
Et Junior Mbala d’ajouter : « moi, je crois qu’il y a de milliers de gens qui pensent donc comme moi. Plutôt que de passer notre temps à suivre des médias qui ne font qu’apostropher les cas des délinquances orchestrés dans telle ou telle autre cité, il est temps que chacun se lève, rien qu’avec le peu de bonne foi qui l’anime. Et moi je crois que cela est vraiment possible sur Kimbanseke, terre du Mfumu Ngandu ».
Il faut signaler que, depuis l’époque coloniale, la plaine de Kimbanseke servait avant tout à assurer l’approvisionnement en produits vivriers de la province de Kinshasa. C’est pourquoi cette terre propice à l’agriculture fut demandée au grand chef coutumier André Ngandu Mukoo. Ensuite, elle servait aux colons belges d’établir des réfugiées venues d’Angola qui fuyaient la rigueur du régime Salazar, communément appelés Bazombo, qui participaient à l’exploitation agricole.
Kimbaseke vient du mot humbu « mbensio » dont « mbe » signifie terre et « nsio » signifie plane. Littéralement, Kimbanseke veut dire « terre plane et très étendue ». Dans le contexte colonial, les agents sanitaires belges, en mal de prononciation modifièrent le Mbensio en Kimbanseke.
La Commune de Kimbanseke fut créée le 30 mars 1968 sous le nom de Commune de Tshangu et ses limites sont fixées le 23 janvier 1969. Avant, Kimbanseke était une zone annexe, un territoire suburbain qui dépendait de Mont-Ngafula dont l’administrateur résidait à Kimwenza. Le dernier administrateur avant l’érection de la commune fut Monsieur Ngataba. L’érection de la commune a mis fin au régime coutumier et de zone annexe.
Avec un peu de volonté et de soutien, le grand rêve de Junior Mbala ne semble pas si loin de portée. Allez de l’avant.